Le risque cyber

Le monde numérique, en apparence si fluide et accessible, recèle en réalité une multitude de dangers pour les entreprises et les particuliers. En effet, avec 831 intrusions recensées en 2022 par un rapport de l’ANSSI, les cyberattaques constituent une menace permanente pour la sécurité des données et la pérennité des entreprises. C’est pourquoi comprendre les causes de ces cyberattaques et de mettre en place des mesures de protection adéquates est capital.

 

Un facteur humain au cœur du risque cyber

Tout d’abord, le personnel est involontairement le talon d’Achille de la cybersécurité. En effet, qu’il s’agisse de cliquer sur des liens malveillants, d’ouvrir des pièces jointes infectées ou de partager des informations confidentielles de manière inappropriée, les erreurs humaines peuvent avoir des conséquences lourdes. L’utilisation de mots de passe faibles, facilement piratables, représente également un risque majeur.

 

Aucun système n’est infaillible

Outre le facteur humain, les vulnérabilités informatiques de l’entreprise elle-même constituent des points d’entrée potentiels pour les cybercriminels. Des logiciels non mis à jour et comportant des défauts de sécurité, une mauvaise configuration des systèmes et des réseaux, ou encore l’absence de cryptage et d’anonymisation des données à caractère personnel peuvent exposer l’entreprise à des attaques. De plus, des défaillances organisationnelles, telles que l’absence de politique de sécurité informatique qui définit les règles et les procédures à suivre pour protéger les systèmes et les données de l’entreprise ou même l’absence de plan de réponse aux incidents, peuvent aggraver les conséquences d’une cyberattaque.

 

Enfin, des facteurs externes comme une fuite de données par des fournisseurs ou l’espionnage industriel peuvent également être à l’origine d’une cyberattaque.

 

Face à la menace : prendre des mesures adaptées à chaque organisation

Face aux dangers, il est essentiel de mettre en place des mesures de protection adaptées.

 

L’allocation de ressources financières pour la sensibilisation et la formation du personnel est un investissement indispensable. La création de mots de passe forts, la vigilance face aux emails suspects et la gestion rigoureuse des données sensibles constituent des gestes essentiels. Il est également recommandé de désigner responsable de la cybersécurité qui coordonne les efforts de sécurité, communique sur les incidents et les mesures correctives, et encourage les employés à signaler tout comportement suspect. Aussi, la vigilance du personnel peut être maintenue via des simulations de cyberattaques, des veilles média et des supports d’information ou encore par la signature d’une charte informatique contraignante et opposable.

 

En parallèle, des solutions de sécurité techniques s’avèrent incontournables tels que des pares-feux, des programmes de protection contre les virus, des logiciels de sécurité contre les intrusions pour protéger les systèmes informatiques et des solutions de filtrage permettant de bloquer les sites web et les emails malveillants. En outre, des audits de sécurité réguliers permettent d’identifier et de corriger les vulnérabilités de chaque organisation.

 

Savoir réagir lorsque la cyberattaque survient inéluctablement

Enfin, en cas de cyberattaque effective, une procédure interne doit avoir été élaborée par l’organisation avec un plan d’actions précis comprenant une cellule de crise et des process de remédiation adaptés à la taille et aux enjeux de l’organisation. En amont, des systèmes de cryptage et des sauvegardes régulières de données doivent avoir été prévus afin de minimiser l’impact de la cyberattaque.

 

Ne pas avoir construit de plan de remédiation revient à miser sur la chance et sur sa capacité d’improvisation en situation critique. Le hasard peut bien faire ces choses, mais pas dans ce domaine où les conséquences peuvent être disproportionnées.

 

Nous rappelons ici que l’on est passé d’un « droit à la sécurité » à « une obligation de se sécuriser ». C’est la question de la faute de la victime qui, par sa négligence, facilite la commission d’un acte malveillant ou encore qui ne fait rien pour être résilient si jamais une attaque venait à prospérer dans ses systèmes (politique de sauvegarde permettant de redémarrer à tout court terme, avec les bonnes données).